Résident des Laurentides depuis quelques années, Michel est né à Chicoutimi en 1957. Il a longtemps occupé divers postes reliés à la conduite du réseau hydro-électrique québécois en temps réel. Les pieds bien ancrés au sol tout en ayant gardé la tête et le cœur tournés vers les étoiles, il poursuivit pendant tout ce temps un cheminement personnel cherchant à intégrer les arts visuels à l’écriture dans un contexte tout autant philosophique que spirituel. C’est ainsi qu’au fil du temps, il finit par jeter les bases d’un nouveau paradigme où, enfin heureux, Descartes et Sainte-Thérèse d’Avila pourraient, dorénavant, marcher main dans la main sur un même chemin.
Puis, à un moment donné, il en eut assez…
— J’ai longtemps travaillé à me créer des espaces de contemplation méditative. Quelque chose comme des havres de paix, de beauté et de cohérence où je pouvais à loisir me reposer du bruit et du désordre ambiants. Pour y arriver, l’écriture fut, durant de longues années, mon outil de prédilection alors que j’explorais bon nombre d’univers et de mondes contenus dans tous ces mots qui nous habitent et que nous faisons nôtres.
Finalement, il se trouva qu'un jour j’eus l’impression que j’avais pas mal fait le tour de mon jardin et de mon écriture. Un peu comme la chenille qui finit par se transformer, il était temps que je sorte de ma bulle.
Mais, même si nous changeons et nous transformons, nous éloignons-nous vraiment de nous-mêmes?
Encore aujourd’hui, je travaille avec les sujets que je capte grâce à mon appareil photo comme je travaillais, autrefois, avec mes mots lorsque j’étais à leur écoute et que je pouvais m’attarder pendant des heures sur leurs sens et les images contenues en eux. Photographiant la nature et mon environnement dans l’ordinaire et le « trop connu » de ceux-ci, je suis donc attentif aux légers bruissements et murmures se dégageant de tout pleins de tous ces petits riens sur lesquels peu de gens prennent le temps de s’arrêter.
Oui, voilà... rendre visible et unique ce qu’on ne voyait pas, ce qu’on ne voyait plus et amener tous ces petits riens qui nous entourent jusque dans cette éternité sans début ni fin de leurs singulières, et souvent majestueuses, présences au monde.